Voisine de son chef-lieu de canton, Rabastens-de- Bigorre, cette agglomération de
1 234 hectares, sise à 217 mètres d’altitude, où s’échelonnent ses quartiers dits :
Village, Gleize-Vieille, Labirade, Montaut, Bernet,
a droit non seulement à une très séculaire histoire remontant à l’occupation romaine,
mais également au très aristocratique patronage de trois fort nobles familles que nous expliquerons après quelques évocations
préliminaires et nécessaires.
La première mention serait née lors de la mise en culture des terrains par les soldats
romains, grands spécialistes de sarclage, d’où l’expression latine :
Sarrio (je sarcle).
De plus, ils réalisèrent sur les bords des ruisseaux de l’Ayguevive et de l’Aule et du
canal du Moulin de nombreuses oseraies qui continuèrent à être exploitées par les
autochtones d’où le surnom qui leur fut donné de Bencillès :
oseiristes, marchands d’osier.
Hélas, ces oseraies furent détruites progressivement et ne furent pas remplacées,
ce qui supprima une occupation artisanale fort curieuse… et sûrement rémunératrice.
Acheminons-nous maintenant sur la colline où s’érigea le château des
propriétaires des terres… avec, à 1 km 500 à l’ouest du village, la légendaire
fontaine miraculeuse dite Hount de la Gleize-Bieillo.
Si l’on en croit certains documents, il y eut d’abord comme résidants du château
les De Montauld (ou Montaud, ou Montaut), originaires de Gascogne-Languedoc, dont
les curieuses armoiries à fond d’argent étaient ornées de losanges d’azur et qui
furent apparentés au Bénac-Navallies (première branche), aux Saint-Sivier (troisième branche).
Puis, on mentionne les Béarnais de Navailles au blason d’azur orné d’un lévrier
d’argent colleté de rouge et de trois mollettes d’éperon d’argent
(deux en clef et un en pointe).
Enfin, on trouve les seigneurs de Saint-Pastous, barons de Bonrepaux, de Sarriac
et d’Escaunets ; ceux-ci furent détenteurs des curieuses armoiries suivantes
« Ecu d’argent (ou d’azur) à l’aigle au vol de sable tenant en son bec une
cloche d’or (ou d’argent), la queue en haut montée d’une fleur de lys d’or. »
Voilà donc expliqué historiquement le blason ci-dessus, qui fut reconstitué
après la révolution, au début du premier Empire.
Mais pour être complet, citons Philippe de Saint-Pastous, baron de Bonrepaux,
seigneur de Bassilion, qui eut un blason d’azur à la colombe assonante
(à la place de l’aigle), tenant en son bec une clochette d’argent liée de rouge,
la queue de la colombe surmontée (elle aussi) d’une fleur de lis d’or.
Revenant dans Sarriac-Bigorre, notons que sa population compta 562 habitants
en 1806, 462 en 1886, 378 au recensement de 1954.
Un desservant de l’église du XVIIIème siècle nota sur son cahier paroissial :
« Les habitants sont de mœurs paisibles ; travailleurs, ils sont très intéressés ;
leurs rapports avec sont bons… et s’ils aiment discuter entre eux, voilà
pourquoi leurs voisins les surnommèrent :
« Ets Truqu’estaquos »
(batteurs d’estrade).
J.V. (1957)