La voie ferrée Tarbes-Agen, s’est inscrite dans le projet de relier Paris aux Pyrénées. Elle doit débuter à la gare d’Agen, traverser le centre de la Gascogne et rejoindre Tarbes.
C’est un décret impérial du 23 Octobre 1856 qui institue l’utilité publique de ce projet qui aboutira le 2 décembre 1869 par l’ouverture du dernier tronçon de Mirande- Vic en Bigorre. Cette ligne a fonctionnée environs 100 ans puisque la fin d’exploitation se situe en 1959.
L’Etat passait là où il le souhaitait et a, par conséquent, coupé des parceles afin de pouvoir créer les voies de chemin de fer. La voie ferrée a été fréquentée par 6 trains à la journée : il y en avait trois de marchandises et trois de voyageurs. Certaines fois le train de voyageurs était emprunté par des pèlerins qui se rendaient à Lourdes (Cf l’accident de Laguian-Mazous, le 1er Août 1922 qui a fait 33 victimes).
Les barrières ont été supprimées vers les années 1942 et par la suite les trains passaient en « liberté ». Il y a eu de moins en moins de tains : un le matin et un le soir.
Les gardes barrières avaient des petites maisons de deux pièces. Sur un mur des habitations étaient notés des numéros précédés de l’abréviation PN (Passage à Niveau). Les quatre présents sur Sarriac avaient les numéros 129-130-131 et 132. Cela été noté « PN129 », « PN130 », « PN131 » et « PN132 ». Ce numéro était encastré dans les briques de la maison. Le train faisait Tarbes-Agen. Quand le train partait de Vic en Bigorre en direction de la gare de Rabastens, une cloche sonnait, ce qui permettait aux trois gardes barrière de Sarriac de fermer les barrières. A l’époque les barrières étaient manuelles, en ferrailles avec deux petites roues posées sur des rails.
En 1942, la SNCF a loué presque toute les terres à une famille Sariacaise afin de réaliser une plantation, au départ exclusivement, de pomme de terre. Le propriétaire restait chef de culture. Cette location a eu lieu jusqu’en 1945, date du décès du propriétaire.
Pendant la location, une draisine amenait le personnel de la SNCF le matin qui reprenait le train le soir à 18h. Les équipes venaient, la journée, s’amenaient le repas et le faisaient chauffer chez les propriétaires. Les équipes ramassaient les pommes de terres et les amenaient, par le train de marchandise, à Vic à la « petite vitesse » où les pommes de terres étaient entreposées et distribuées aux chemineaux. Les pommes de terre n’étaient pas commercialisées, ce n’étaient pas les meilleures. En effet, elles étaient « dure », « rêche ».. Vers la fin, la SNCF a cultivé en plus des pommes de terre, des haricots, du tournesol. Ils se faisaient transformer le tournesol en huile qui leur été réservé.
Pendant leur présence, ils ont acheté un tracteur à bois (dit gazogène) et de temps en temps, le propriétaire de la ferme leur prêtait des bœufs et des chevaux pour travailler la terre. Par moment le propriétaire de la ferme leur travaillait un peu les terres avec son propre tracteur.
Lorsque les habitants amenaient le bétail dans les pacages aux abords de la voie ferrée, ils devaient non pas faire attention au bétail mais aux chiens qui allaient sur la voie et se faisaient écraser.
Le 23 juin 1875 a eu lieu une importante crue de l’Adour due à la fonte des neiges. Sur une des piles de pont, nous pouvons encore voir inscrit la date de 1875 qui correspond au marquage de la crue. Le pont de l’Adour à Tarbes s’est écroulé. Cette crue a également impactée la ville de Toulouse, où la Garonne a débordé et a fait entre 200et 500 morts.